Mohamed Lakhdar Maougal: Si le hirak continue, il faudrait qu’il aborde la résolution de la crise algérienne par la voie légale

S’adaptant à l’actualité brulante, l’émission phare de la Chaine 3, L’invité de la rédaction recevait, ce lundi, le professeur Mohamed Lakhdar Maougal, venu s'exprimer sur «les ingérences étrangères» dans un contexte national marqué par une crise politique et un hirak qui se perpétue depuis 9 mois.

Se disant favorable au Hirak, M Maougal prévient, toutefois, sur les tentatives de son noyautage. «Si le hirak continue, insiste-t-il, il faudrait qu’il vise essentiellement la résolution de la crise algérienne». Cette solution, selon lui, doit avoir pour objectif de faire sortir le pays de l’impasse dans laquelle Bouteflika et le système l'ont mis. L’intervenant insiste, particulièrement, sur le respect de la voie légale, parce qu’il considère que «nous sommes surveillés et qu'au moindre glissement on va avoir un déferlement de condamnations, qui justifierait l’intervention étrangère»

un «projet» de déstabilisation, dont l’Arabie Saoudite est l’allié de taille

Interrogé sur la récente déclaration d’un député Européen au sujet de l’Algérie, M. Maougal explique que «ce qui se passe aujourd’hui n’est que l’épisode d’un long processus» remontant  à la fin de la seconde guerre mondiale. «Les Américains, signale-t-il, avaient crée un club sous la forme d'une Alliance des 3 mondes ( USA, Canada, l’UE et le Monde Musulman)», précisant que c’est «l’Arabie Saoudite, un allié de taille, qui finance tout».

A en croire l’invité de la Chaine 3, ce projet qui menacerait l’Algérie, est le même que celui qui avait déstabilisé d’autres pays à l’instar de l’Irak, de la Syrie, de la Libye… Si l’Algérie est ciblée observe-t-il,  c’est parce qu’ «on est à la fin d’un système qui a fonctionné sous Bouteflika, lequel, aujourd’hui, ouvre des perspectives à un moment où elle reprend une place importante. Le pays, ajoute-t-il, « se trouve  sous une menace extrêmement dangereuse».   

L’UE est «très inquiète pour ses affaires»

«L’Union européenne nous envoie des ultimatums», considère M. Maougal. Estimant que l’UE «est très inquiète pour ses affaires en Algérie», il rappelle que le groupe français Total «fait la prospection du gaz de schiste chez nous et que d’autres multinationales adossées à ces puissances n’arrêtent pas de travailler». A ce propos, le professeur met en garde contre la «confusion» qui est favorable à ces puissances. «Nous braquons toutes notre attention sur ce qui se passe dans la rue et nous ne savons pas ce qui se passe dans l’Algérie profonde».

Des élites formatées dans les écoles Américaines

A la question de la journaliste de savoir pourquoi les Algériens ne veulent pas croire à l’existence de ces projets de déstabilisation, M. Maougal nuance ce propos : «Les Algériens qui ne veulent pas y croire» sont les «élites formées en français et en anglais. Selon lui, ces deux langues « ont aidé à constituer le point d’ancrage pour la formation des élites internationale».

Citant un extrait du dernier livre de Pascal Boniface, «Requiem pour le monde occidental, relever le défi de Trump», l’invité de la Chaine 3  signale que les USA ont mis en place de plusieurs programmes de formation auxquels ont participé de nombreux bénéficiaires dont « 565 d’entre eux sont des chefs d’Etats et de gouvernements et 31 autres des personnes qui sont à la tête d’organisation internationale».

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