Bendaoud : l’État va se désengager des programmes budgétisants de construction de logements

Le directeur général du logement au ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville, M. Anis Bendaoud, a annoncé que l’État va se désengager progressivement des formules budgétisantes en ce qui concerne la construction des nouveaux logements.

« Nous allons abandonner progressivement les formules budgétisantes, à l’instar du logement public locatif qui est financé à 100 % par l’État ainsi que la formule du logement location-vente », a-t-il précisé.

Accueilli, dimanche, dans l’émission "L’Invité de la rédaction" de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, M. Anis Bendaoud a rassuré, cependant que les couches défavorisées ne vont pas être abandonnées.

« Il y aura du ciblage au profit des citoyens défavorisés et révisions des textes fixant l’attribution de ce type de logements et il y aura toujours un petit programme, mais ce n’est plus les grands programmes de construction de logements sociaux comme ça était le cas dans le passé », a-t-il expliqué, soulignant par ailleurs que les formules aidées vont être avantagées à l’exemple de la formule LPA, l’habitat rural et l’autoconstruction au niveau des lotissements qui ont bien fonctionné.

S’exprimant sur l’arrêt des chantiers de construction, il a souligné qu’à l’instar de la majeure partie des autres activités économiques et industrielles, le secteur de la construction a eu, lui aussi, à souffrir des contrecoups de la pandémie du coronavirus, obligeant une bonne partie des quelque 24 000 entreprises du bâtiment à mettre leurs chantiers à l’arrêt et leurs employés en congé forcé.

 

Pour M. Anis Bendaoud, en dépit des retards causés par la pandémie, l'Etat entend maintenir l'avancement des programmes annoncés, signalant que ces derniers sont constitués d'un total de 974.000 logements, tous types confondus, dont 648.000, indique-t-il, sont en cours de réalisation et 325.000 autres "qui devraient démarrer incessamment".

Ces derniers, précise-t-il, sont constitués de 272.000 appartements inscrits dans le programme location-vente de l'ADL, auxquels viennent s'ajouter 192.000 logements sociaux, 112.000 de type promotionnel, "en cours de réalisation", 50.000 destinés à l'habitat rural et 21.500 autres relevant du logement promotionnel public (LPP).

L'intervenant note, qu'en début de l'année 2020, qu'il était prévu de remettre plus 450.000 logements à leurs attributaires, une opération, ajoute-t-il, qui a été contrariée avec la pandémie du Covid 19, obligeant à mettre à l'arrêt nombre de chantiers "au niveau des grandes wilayas".

Certains parmi ceux-ci, dit-il, ne pourraient, peut-être, reprendre leurs activités que dans le courant du premier trimestre de 2021 "ce qui n'empêchera pas, assure-t-il, de maintenir" la plus grosse partie des attributions durant l'année 2020".

M. Bendaoud tient à rappeler que les chantiers ont été stoppés à l'initiative des pouvoirs publics, en raison des risques épidémiques, amenant des milliers d'ouvriers à les abandonner par crainte d'être contaminés par le virus.

"Les choses commencent à reprendre", observe-t-il. Il ne s'agit plus, explique-t-il, qu'à relancer les tâches mécanisées, de même que les activités de transport aux fins d'assurer les approvisionnements en chantiers en matériaux de construction pour une reprise graduelle des travaux.

Pour accélérer cette reprise, l'intervenant signale qu'il est envisagé d'introduire le système des 3 fois 8, permettant aux chantiers de travailler en permanence "pour rattraper les retards".

Le directeur général de la construction annonce, d'autre part, que l'Algérie entend, à l'avenir, accorder la préférence à l'outil national de construction. Selon, lui, il n'est plus lancé d'appels d'offres internationaux pour la réalisation de bâtiments, les programmes étant désormais réservés "exclusivement aux entreprises Algériennes". 

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