VIH Sida en Algérie : 2100 nouvelles infections dont 150 décès depuis 2019

2100 nouvelles infections au VIH Sida, dont 150 ayant entraîné des décès, ont été enregistrés depuis 2019 en Algérie, a annoncé, mardi à Alger, le Directeur de l'Onusida Algérie, Adel Zeddam, notant les répercussions négatives de la pandémie du Coronavirus sur la riposte au Sida dans le monde.

Ainsi, sur les 22.000 personnes vivant avec le VIH Sida recensés, à ce jour, dans le pays, quelque 2100 ont été infectées depuis 2019, dont 150 en sont décédées, a précisé Zeddam à l'APS, en marge de la rencontre de célébration de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, organisée au siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.

" Sur les 22.000 malades vivant avec le VIH Sida, 15.000 sont soumis au traitement. Ce pourquoi, le défi pour nous consiste à amener les porteurs du virus non connus à se faire dépister et à déclarer leur maladie afin de briser la chaîne de transmission de l'épidémie", a-t-il ajouté.

Evoquant la pandémie actuelle de la Covid-19, l'intervenant a déploré, lors de son allocution en plénière, que celle-ci ait "ralenti davantage les progrès" en matière de lutte contre le Sida pour l'ensemble de la communauté internationale.

"Les modélisations à long terme des répercussions de la pandémie sur la riposte au VIH indiquent que le nombre de nouvelles infections et celui des décès liés au Sida entre 2020 et 2022 augmenteront entre 123.000 et 293.000 cas pour les infections et entre 69.000 et 148.000 cas pour les décès", a-t-il explicité.

Tout en rappelant que jusqu'à 2019, pas moins de 18 millions d'individus vivaient avec le VIH dans le monde, dont 1,8 million d'enfants de moins de 15 ans, le représentant de l'Onusida s'est, toutefois, félicité que les nouvelles infections aient diminué de 23 % par rapport à 2010 et que, depuis cette date, les décès aient reculé de 39 %.

En revanche, il a déploré que le nombre de 1,7 million d'infections enregistrées durant la seule année écoulée demeure "loin" de la cible 2020 tracée par l'organisation onusienne consistant à atteindre moins de 500.000 nouvelles infections par an.

Aussi, il a tenu à rappeler que, dans son rapport publié en novembre passé sous le titre "Prévenir contre les pandémies en mettant les gens au centre", l'Onusida avait incité les Gouvernements à "renforcer considérablement leurs investissements en faveur des ripostes aux pandémies et à adopter une série d'objectifs courageux, ambitieux mais réalisables concernant le VIH".

Et de plaider pour "mettre un terme aux injustices sociales" exposant des personnes à un risque d'infection au VIH et pour "lutter en faveur du droit à la santé", avant de faire observer que les nouveaux objectifs de l'Onusida pour 2025 visent "une couverture à hauteur de 95 % de chaque sous-population des personnes vivant avec le VIH".

Des objectifs qui, poursuit Zeddam, nécessitent un "environnement propice", sachant que moins de 10 % de pays disposent de réglementations punitives et que le même taux de personnes séropositives sont victimes, de par le monde, de "stigmatisation et de discrimination". Une baisse de 10 % des décès en Algérie depuis 2010

De son côté, le Coordonnateur résident du Système des Nations Unies en Algérie, Eric Overvest, a tenu à relever que "l'amélioration de l'accès au traitement en Algérie a contribué à la réduction de 10 % du nombre des cas de décès depuis 2010, précisant, toutefois, que celui des nouvelles infections a augmenté de 50 % passant de 500 cas en 2003 à près de 1000 cas en 2010 pour atteindre 2100 cas en 2019.

Ce qui l'amènera à relever que "malgré l'engagement politique et financier considérable de l'Etat ainsi que des efforts de tous les acteurs et des partenaires internationaux en matière de riposte au Sida, les progrès restent longs, à l'instar des autres pays", avant de faire remarquer que "le défi pour l'Algérie" consiste à atteindre la cible 90-90-90 notamment s'agissant de "la suppression durable" de la charge virale chez les personnes sous traitement antirétroviral (ARV), "l'élargissement" de l'offre du dépistage ainsi que "la généralisation" de la prévention contre la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

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