En déclin des années durant, le secteur de la pêche serait-il à la veille d'entamer son redressement ?

En dépit de la présence d’une quarantaine de chantiers maritimes de différentes dimensions, souvent sous-équipés et d’une flottille vieillissante, le secteur de la pêche peine à assurer un approvisionnement régulier et en quantité les étals des poissonniers.

Accueilli, dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la Radio Algérienne, le ministre de la Pêche et de l’aquaculture annonce qu'un ambitieux projet de relance de ce secteur, s’étalant de 2021 à 2024, devrait permettre d'augmenter, progressivement, la production nationale en produits de mer, dont les prises n'ont cessé de stagner aux environs des 100.000 tonnes, annuellement.

Ce projet, précise M. Sid-Ahmed Ferroukhi, devrait, outre la construction des habituels sardiniers, permettre d’asseoir les bases d’une industrie navale moderne, spécialisée dans celle des gros navires destinés à la pêche océanique, mais également des remorqueurs, des barges et une panoplie d’équipements d’appoint.

Celui-ci signale qu’en prévision de la mise en œuvre de cet important chantier, dans lequel seront pleinement impliquées et accompagnées des entreprises privées, trois centres ont déjà été retenus pour dispenser de solides formations dans les différentes disciplines intégrées dans les processus de construction, de réparation et de maintenance navales.

Certains de ces segments, indique le ministre, pourront voir le jour avant de 2024, alors que d’autres, telle celle de la construction de gros navires, pourraient demander plus de temps, l’important, dit-il, étant de « démarrer maintenant », en s’investissant, tout particulièrement, dans la ressource humaine.

En même temps que de développer de nouvelles flottilles prévues pour aller exploiter de nouveaux espaces de pêche en Méditerranée et dans l’Atlantique, il estime indispensable, par ailleurs, de réhabiliter et de moderniser celle toujours en activité.

De l’exploitation des produits de la mer, dont le déficit, déclare-t-il, se situe entre 30.000 à 37.000, chaque année, en raison, explique-t-il, des limites dues à la surexploitation du milieu, M. Ferroukhi met en avant les espoirs portés sur les productions tirées de l’aquaculture, à peine 8.000 tonnes réalisées en 2020, sur les 150.000/an espérées au départ.

Faisant mention de plus de 200 projets aquacoles attendant l’être opérationnel, l’intervenant fait état d’une production qui devrait progressivement atteindre les 40.000 tonnes de poisson, à la fin de l’année 2024.

De la pêche au thon, dont il observe au passage que le quota des prises réservées à l'Algérie reste, cette année encore, fixé à 1.600 tonnes par l’organisation internationale gérant cette richesse, l’invité annonce que les pouvoirs publics ont pris la décision, pour la première fois, d'en réserver une bonne part à la consommation intérieure.

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