Le géant allemand Continental met fin à ses activités illégales au Sahara occidental occupé

La société allemande Continental n'a pas renouvelé son contrat d'approvisionnement avec le groupe marocain (OCP) qui exploite illégalement la mine de phosphate du Sahara occidental occupé, a rapporté l'observatoire international Western Sahara resource watch (WSRW).

Le contrat entre la filiale ContiTech de Continental et OCP marocain qui exploite illégalement les réserves de phosphate de Boucraa au Sahara Occidental occupé, n'a pas été renouvelé. Cela a été clarifié par le géant allemand à WSRW dans une correspondance cette semaine.

"Nous félicitons Continental de ne pas avoir continué de s'approvisionner des réserves du Sahara occidental. Le Maroc n'a pas le droit d'exploiter la mine de phosphate sur les terres occupées. Ces ressources appartiennent au peuple sahraoui opprimé", a déclaré Sara Eyckmans coordinatrice de WSRW.

L'entreprise a adressé une première lettre à WSRW le 10 février 2021, tout en précisant que l'entreprise "n'a donc pas de contrat ou d'accord existant" pour le territoire. 

Continental est la deuxième entreprise en l'espace de quelques mois à annoncer la fin des activités au Sahara occidental occupé.

En octobre 2020, la société suédoise d'équipements miniers Epiroc a annoncé qu'elle ne fournirait plus d' équipements de forage à la mine de phosphate de Boucraa au Sahara Occidental occupé.

Une douzaine de clients d'OCP ont cessé d'acheter les minerais issu des territoires sahraouis occupés par souci de droits de l'Homme et de droit international, comme décrit dans les rapports annuels de WSRW sur le commerce.

Le contrat, qui prévoyait la fourniture de pièces de rechange par ContiTech aux installations de convoyage d'OCP, avait déjà expiré le 30 juin 2020. Continental et OCP étaient en dialogue depuis plus d'un an pour renouveler le contrat.

Continental a informé WSRW en janvier 2020 que les pourparlers étaient en cours et que la question du Sahara occidental serait abordée dans les négociations.

Plusieurs ONG allemandes ont appelé l'entreprise en mars 2020 à "respecter sa responsabilité d'entreprise et à ne pas apporter de soutien économique à l'occupation par le Maroc de certaines parties du Sahara occidental en violation du droit international".

Continental a en outre dû aborder la question lors de son assemblée générale en 2020 suite aux questions des actionnaires. L'implication de Continental au Sahara occidental a commencé en 1971, lorsque le territoire était encore colonisé par l'Espagne. Après que le Maroc eut envahi et annexé illégalement des parties du territoire, ContiTech a conclu un accord-cadre avec OCP.

L'accord couvrait tous les sites d'OCP, y compris la mine de phosphate du Sahara Occidental occupé qui est illégalement exploitée par OCP via sa filiale Phosboucraa. Le fournisseur Siemens Gamesa, a également été invité à suivre les exemples de Continental et d'Epiroc. "Soutenir l'exploitation de la mine OCP au Sahara Occidental constitue une grave violation des normes éthiques fondamentales", a conclu Eyckmans.

Chaque année, le Maroc exporte entre 1 et 2 millions de tonnes de ce minerai, en violation du droit international en l’utilisant aussi dans son lobbying politique afin de gagner le soutien d’autres pays à son occupation illégale.

Le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, s’est toujours ouvertement opposé à ce pillage, et l’a exprimé devant l'ONU à toute occasion, et aux entreprises concernées.

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