Sahara occidental : le Groupe de Genève appelle le Sénat américain à déclarer "nulle" la décision de Trump

Le Groupe de Soutien de Genève pour la Protection et la Promotion des Droits humains au Sahara occidental a appelé, jeudi, les membres du Sénat américain à déclarer "nulle" la décision de l’ex-président Donald Trump sur la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

Dans une lettre ouverte aux membres du Sénat américain, le groupe d'ONG (248 organisations signataires) estime que la décision, prise le 10 décembre dernier par Trump sur le Sahara occidental, en échange de la "normalisation" des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste, "alimente le conflit" dans la région.

Pour le Groupe de Genève, "Trump a non seulement agi en violation du droit international, des arrêts de la Cour internationale de justice (CIJ) et de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), des principes de la Charte des Nations Unies et des décisions de ses trois organes, ainsi que les décisions de l'Union africaine, qui considère la République arabe sahraouie démocratique (RASD) comme un membre fondateur de l'Union, mais aussi distancie les parties de la résolution du conflit".

C’est ainsi que le Groupe appelle, dans sa missive, les membres du Sénat américain à "déclarer nulle" la décision de Trump et à "travailler de manière constructive avec l'administration Biden afin que les Etats-Unis puissent faire partie de la solution en permettant au peuple sahraoui d'exercer librement son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, comme l'a décidé l'Assemblée générale des Nations unies en 1966".

D’autant plus, poursuit le Groupe, "le peuple sahraoui a mis toute sa confiance dans la communauté internationale et les Nations unies pour réaliser l'organisation du référendum d'autodétermination".

Le groupe de Genève rappelle que le secrétaire général de l'ONU, ainsi que les hauts dirigeants de l'Union africaine (UA) et de l'Union européenne (UE) ont immédiatement dénoncé la déclaration de Trump sur le Sahara occidental.

Et plusieurs membres du Congrès américain ont également élevé la voix et condamné le caractère illégal de la décision de l’ancien président américain, écrit aussi le Groupe qui salue "la décision prise par le nouveau président Joe Biden de réengager les Etats-Unis dans les forums multilatéraux".

Dans sa lettre également, le Groupe attire l’attention du Sénat américain sur la situation "dramatique" prévalant dans le territoire non autonome du Sahara occidental, notamment après la violation par l’occupant marocain du cessez-le-feu de 1991.

Il souligne aussi que l'escalade du conflit armé au Sahara occidental devrait "préoccuper tous les dirigeants politiques car elle se déroule dans une région déjà fortement déstabilisée".

Le Groupe de Genève rappelle que, depuis 1963, le Sahara occidental est inscrit par l'Assemblée générale des Nations Unies parmi les territoires non autonomes auxquels s'applique la résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale des Nations Unies, appelée +Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux peuples et pays coloniaux+.

Et qu’en 1966, l’AG de l’ONU a invité la Puissance administrante, l'Espagne, à déterminer le plus tôt possible les procédures pour la tenue d'un référendum sous les auspices des Nations unies en vue de permettre à la population autochtone du territoire d'exercer librement son droit à l'autodétermination, rappelle aussi le Groupe de Genève.

Il déplore, ainsi, le fait que le Royaume du Maroc n'"a ménagé aucun effort pour empêcher l'organisation d'un tel référendum", tout en regrettant aussi l’agression, lancée le 13 novembre dernier, par les autorités d’occupation marocaines dans la zone tampon d'El Guerguerat dans le sud-ouest du Sahara occidental, contre des civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement contre la poursuite de l'occupation et le pillage de leurs ressources.

APS

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