Ali Mahmoudi salue le durcissement des peines contre les responsables des feux de forêts

Ali Mahmoudi, Directeur général des forêts

Entre 10 et 30 ans de réclusion pour les responsables des feux de forêts. Le projet de loi durcissant les sanctions contre les « pyromanes » est en préparation et a été examiné en Conseil des ministres, dimanche dernier. « C’est une bouée de sauvetage », salue Ali Mahmoudi, Directeur général des forêts, ce mardi matin, dans l’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne.

« Nous saluons fortement la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors du dernier Conseil des ministres, d’établir une loi qui va dissuader les personnes à l’origine des feux de forêts », se félicite le responsable. Ce nouveau texte conforte la Direction générale des forêts (DGF) qui a entrepris de réviser la loi cadre portant régime général des forêts, pour y inclure les objectifs de développement durable dans la gestion du patrimoine forestier. « Au chapitre sanctions et peines, nous allons exactement copier les articles de cette nouvelle loi », prévient le Directeur général des forêts.

« Nous allons contribuer étroitement avec nos collègues du ministère de la Justice, pour concrétiser le projet annoncé par le président de la République », explique Ali Mahmoudi. « Il faut que la Justice s’implique car malheureusement, les trois personnes présentées au parquet de Khenchela ont été libérées tout de suite après, car il manquait des preuves matérielles », regrette-t-il. Le directeur espère qu’à l’avenir, « la Justice va donner des cas d’école comme celui de Bouira, où le responsable a été pris en direct et a écopé de six mois de prison ferme, c’est toujours ça, parce que la destruction des biens d’autrui, particulièrement, le patrimoine forestier qui est déjà limité en Algérie.»

Ali Mahmoudi : « Où va-t-on si on détruit 34 mille hectares par an ? »  

Pour Ali Mahmoudi, « le caractère criminel des incendies de forêt n’est plus à démontrer.» Il cite les preuves accumulées après les feux successifs qui n’ont épargné aucune région du pays : « l’ASAL a démontré à Khenchela que c’était bien la main de l’homme qui a provoqué les incendies, du côté de Tebessa, des personnes ont été appréhendées, plus récemment vous avez suivi la découverte de pneus préparés pour l’allumage à Ain Defla et à Chréaa.»

« Avec l’incendie de Khenchela qui a décimé plus de 8000 hectares, nous sommes à un total de 10 200 hectares détruits pour 486 départs de feu », déplore le Directeur général des forêts. Face à la gravité de la situation, en plus du durcissement des sanctions annoncé, « le ministère de l’Agriculture a convié à une réunion l’ensemble des acteurs qui peuvent contribuer à la réduction du phénomène, les membres de la commission nationale pour la protection des forêts, les services de sécurité, les Scouts  et la fédération nationale des chasseurs », explique Ali Mahmoudi, qui précise que 7 regroupements régionaux ont été organisés pour couvrir les 40 wilayas concernées.

« La forêt doit contribuer à l’économie nationale »

La révision de la loi cadre portant régime général des forêts, compte mettre les bases juridiques pour le développement de filières économiques. « L’encrage juridique fait défaut pour le moment », relève Ali Mahmoudi. Mais en attendant la nouvelle loi, certaines filières sont déjà en cours de développement telles que le liège, les plantes à parfums aromatiques ou médicinales…  « La loi fera en sorte à ce que la forêt contribue de manière durable à l’économie nationale », annonce-t-il.

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