Tunisie : Ennahda refuse d'accorder sa confiance au gouvernement de Habib Essid

Le mouvement Ennahda a decidé dimanche de ne pas accorder sa confiance au cabinet du Premier ministre désigné Habib Essid, selon un responsable du parti islamiste, deuxième force politique en Tunisie, cité par l'agence de presse tunisienne TAP.

"Ennahda a décidé de ne pas accorder sa confiance au gouvernement de Habib Essid", a déclaré Fethi Ayadi, le président du conseil de la Choura (l'autorité suprême du parti), à l'issue d'une réunion de ce conseil.

Il a justifié cette décision par l'"absence de cohérence dans la composition du nouveau gouvernement qui, a-t-il estimé, ne s'accorde pas avec les appels du mouvement Ennahdha pour un gouvernement d'union nationale".

"A présent, le pays a besoin d'un gouvernement d'union nationale qui opère des réformes nécessaires et réalise les objectifs de la révolution", a-t-il plaidé, ajoutant que la "politique d'exclusion ne peut pas apporter ses fruits dans la Tunisie post-révolution".

M. Ayadi a indiqué que la position de son parti (qui détient 69 sièges sur les 217 du parlement) est, aussi, motivée par la manière dont ont été engagées les concertations, démentant que cette décision ait un lien avec les noms figurant dans la composition du gouvernement.

Cette décision peut compromettre l'adoption du cabinet de M. Essid, qui doit obtenir la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple avec 109 voix avant d'entrer en fonctions. 

Le Premier ministre désigné Habib Essid, un indépendant, a présenté un gouvernement composé de 24 ministres et 15 secrétaires d'Etat comprenant neuf femmes.

Le parti "Nidaa Tounès" occupe plusieurs portefeuilles dans ce gouvernement comme les Affaires étrangères, la Santé et le Transport, selon la liste annoncée par M. Essid.

L'Union patriotique libre (UPL), parti de l'homme d'affaires et patron de club de foot Slim Riahi, troisième force au Parlement avec 16 sièges, gere quant à lui les portefeuilles du Tourisme et de la Jeunesse et des  sports.

Selon la Constitution, si ce gouvernement n'obtient pas la confiance du Parlement, le président Béji Caïd Essebsi se verra obligé de charger encore une fois M. Essid  de former une nouvelle équipe. 

Monde, Tunisie