Le docteur Lyés Mérabet : c’est parce que les dangers de la pandémie du Covid 19 ont été sous-évalués qu'on n'a pu y répondre convenablement

Pour le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, c’est parce qu’on a été « trop optimiste », en sous-évaluant la situation sanitaire créée par la pandémie du Covid 19, que l’on n’a pas su répondre convenablement aux dangers qu’elle représente pour les Algériens.

Alors que le nombre de contaminations à travers le pays ne cesse d’augmenter, franchissant la barre des 900 cas au cours des dernières 24 heures, le docteur Lyés Mérabet signale, en outre, que 136 membres des personnels soignants sont décédés sur les quelques 10.000 à avoir été contaminés depuis l’apparition de cette maladie.

Commentant la situation créée dans le pays, il signale qu’après un calme relatif, celle-ci « est en train de s’aggraver, chaque jour », avec un flux de malades « de plus en plus important » vers les établissements hospitaliers, y engendrant, dit-il, « une pression terrible, au détriment de la prise en charge d’autres pathologies ».

S’exprimant, mardi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, il observe que « tous les services de santé affichent complet », empêchant de placer un malade « nécessitant une place en soins intensifs ». Cela indique clairement, selon lui, que la situation « est en train de se détériorer et de s’aggraver ».

Pour celui-ci, la priorité, aujourd’hui, est de pouvoir disposer, le plus rapidement possible, des moyens de protection, lesquels, observe-t-il, « font actuellement défaut ».  

Après que le nombre des contaminations ait, à un moment, chuté, commente-t-il, cela a donné l’impression que l’effort consenti au début de la pandémie « n’était plus nécessaire », entrainant de fait un relâchement à tous les niveaux, « y compris en matière de disponibilité de tous les moyens de protection ».

Aux fin de juguler « ce fléau », l’intervenant estime « qu’on aurait pu, depuis des mois, s’organiser autrement », en aménageant, face à l’urgence du moment, des espaces de soins de grande capacité, gérés par des pools sanitaires pluridisciplinaires.

En même temps que de mobilier ces espaces, l’invité appelle à revoir totalement le circuit de prise en charge des malades  et celui du dépistage, de créer des espaces ou confiner les personnes porteuses du virus, et d’autres réservés aux personnels de la santé.  De plus, ajoute-t-il, il faudrait, parallèlement, penser à assurer la prise en charge des personnes atteintes d’autres pathologies, « recalées en matière de priorité ».

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