Sabri Boukadoum: Alger attend de Washington "l'impartialité" pour faire avancer les causes de la paix

L'Algérie attend des Etats-Unis "l'impartialité qu'exigent les défis actuels" pour faire avancer les causes de la paix sur les plans régional et international , a indiqué, jeudi à Alger, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum au cours d'une audience qu'il a accordée au sous-secrétaire d'Etat adjoint en charge des questions du Proche-Orient au département d'Etat américain, David Schenker.

Au cours de cette audience, "M. Boukadoum a souligné la nature du rôle attendu des Etats-Unis pour faire avancer les causes de la paix sur les plans régional et international, dans l'impartialité qu'exigent les défis actuels",  indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Une déclaration faite dans le contexte d'un échange sur "les questions régionales et internationales d'intérêt commun, y compris le Sahara occidental, le Mali, la Libye et la situation prévalant dans la région du Sahel et au Moyen-Orient", précise le communiqué.

L'année 2020 a été marquée, sur le plan international, par les actions menées par le président américain sortant, Donald Trump en vue de convaincre des pays arabes de normaliser leurs relations avec l'entité sioniste. Le 10 décembre dernier, Trump avait déclaré reconnaître officiellement la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Une décision qui a été largement critiquée au niveau international  mais aussi aux Etats-Unis et au sein même du parti du président sortant.

L'annonce faite par Trump a été condamnée principalement parce qu'elle va à l'encontre des résolutions de l'Organisation des Nations unies (ONU) en faveur d'un référendum d'autodétermination au profit du peuple sahraoui, mais également parce qu'elle contredit la position américaine par rapport à ce dossier.

Cette décision parasite, d'autre part, le rôle que les Etats-Unis sont supposés jouer au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, puisqu'ils prennent en charge la fonction de porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental, ce qui implique une neutralité de fait.

Le 24 décembre dernier, la délégation allemande à l'ONU s'était précisément attardée sur ce point, rappelant aux Etats-Unis leur devoir d'impartialité en ce qui concerne cette question.

"Etre porte-plume implique de la responsabilité. Cela s'accompagne d'un engagement fort pour résoudre un problème, il faut être juste, il faut être impartial, il faut avoir à l'esprit l'intérêt légitime de toutes les parties et il faut agir dans le cadre du droit international", avait déclaré l'ambassadeur allemand à l'ONU, Christoph Heusgen en s'adressant à la délégation américaine à l'ONU.

Au niveau international, les regards sont d'ores et déjà tournés vers Joe Biden qui a les pleins pouvoirs pour annuler cette décision qui rompt avec trois décennies de politique américaine au Sahara Occidental.

Par ailleurs, le président Donald Trump a brillé en ce début d'année par son rejet des résultats des élections présidentielles américaines remportées, en novembre, par son rival démocrate, Joe Biden. Une résistance qui a donné lieu à des actes de violences à Washington par des partisans du président sortant qui devrait être remplacé officiellement le 20 du mois en cours.

Des manifestants ont fait irruption dans la Chambre des représentants où a été confirmée la victoire de Joe Biden aux présidentielles. Une personne a été tuée dans ces violences qui ont duré plusieurs heures.

 

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