Produits pyrotechniques : ce gâchis financier qui gâte nos fêtes (enquête)

Comme à chaque fête du Mawlid Ennabaoui, toutes les places publiques se transforment en marché informel de vente de produits pyrotechniques. Ni le prix onéreux, ni les risques que représentent ces produits, prohibés par la loi, ne dissuadent les enfants et mêmes, parfois, les parents de les acheter.

Mais d’où proviennent ces grandes quantités de pétards, de fusées et autres fumigènes Comment parviennent-ils à pénétrer dans le pays et quelles graves conséquences peut entraîner leur usage ? Ce sont autant de questions auxquelles a tenté de répondre la radio Chaine 3 à travers un reportage au cœur de la société.

«Au sein même de la place des Martyrs d’Alger, les produits pyrotechniques sont exposés à la vue des passants», constate-t-il d’emblée le reporter de la chaine 3. Équipé d’un micro caché, il enregistre les échanges entre lui et l’un des vendeurs «à la sauvette» avec une mère de famille venue faire provision de ces produits sensés être interdits de vente et d’utilisation. La conversation, laisse perplexe. «Donnez moi  les plus gros pétards, mes enfants ne jouent plus avec ces petits, ils exigent les produits puissants», insiste-t-elle auprès du vendeur. Ce dernier croit utile de lui proposer les fameux «Saroukh» à 300 DA l’unité pour satisfaire ses bambins.

Approché, le président de l’Association des consommateurs, Mustapha Zebdi, confirme que «la loi interdit l’importation et la commercialisation de ces produits». Il s’interroge à propos de l’impunité dont jouissent les réseaux alimentant le pays de ces produits dangereux et de surcroit interdit par la loi.

La vérité vient de la bouche des... détaillants ! Le reporter de la Chaine aborde l’un de ces derniers pour lui demander la provenance de sa marchandise. «C’est à même les bateaux qu’on s’approvisionne » expliquant que c’est les membres des équipages qui leur refourguent ces produits.

Celui qui semble être un gros bonnet de ce commerce lucratif se plaint que leurs marchandise soit, parfois, saisie  par la police. « Mais cela n’arrive pas  souvent, c’est juste «quand ils reçoivent des ordres d’en haut», déclare-t-il laconique.

Des saisies de ces produits pyrotechniques sont opérées chaque année par les services de douanes. Cependant, de grosses quantités «échappent» aux mailles du filet pour se retrouver entre les mains d’innocents enfants.   

A cause de l’utilisation de ces produits, des accidents sont signalés à travers le territoire national. L’année dernière et rien qu’au niveau de la capitale, six incendies ont été provoqués par l’utilisation des produits pyrotechnique et un enfant a été gravement blessé, à l’occasion de la célébration de la fête d’EL mawlid ennabaoui.

Pour cette année, Les services de la protection civile de la wilaya d'Alger ont mis en garde les citoyens contre l'utilisation périlleuse des jeux pyrotechniques durant la célébration du Mawlid Ennabaoui.

L'utilisation intensive des jeux pyrotechniques la nuit du Mawlid Ennabaoui cause des "désagréments" aux citoyens, indique le même source, insistant sur "la vigilance" lors de l'utilisation de ces jeux et "le respect des normes de sécurité et de prévention" de façon à réduire les accidents matériels ou corporels.

Ces mêmes services ont mis les numéros (14) et (021-71.14.14) à la disposition des citoyens en cas d'accidents, a indiqué la même source. 

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